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Les noyaux d'olives sont des résidus agro-industriels pour la production l’énergie.


Les résidus agro-industriels proviennent de différents traitements des produits agricoles dans

l’agro-industrie (industries de l’huile végétale,installations de traitement des noix sèches, et autres).

Malgré une certaine utilisation locale dans de vieux appareils traditionnels, beaucoup d’entre eux étaient considérés comme un problème environnemental, car d’énormes quantités étaient accumulées sans traitement ni destination appropriés. Par exemple, jusqu’à il y a 20 ou 30 ans, le tourteau d’olive s’accumulait dans des bassins qui s’infiltraient dans

les aquifères et, à part une utilisation locale dans les poêles traditionnels, il n’y avait aucune autre utilisation. D’autres, comme les coques d’amandes,étaient également utilisées localement dans les fourneaux traditionnels, mais les quantités qu’une installation de traitement des noix peut produire sur une courte période peuvent être considérables pour

de telles utilisations.

Presque tous les résidus agro-industriels peuvent être exploités pour la production de bioénergie ou d’autres applications. Cependant, lorsqu’il s’agit d’utiliser ces résidus comme biocombustibles, certaines précautions sont à prendre telles que:

Teneur en humidité : de nombreux résidus agro-industriels ont une teneur en humidité élevée

(bagasses, pelures, etc.). Bien qu’il soit possible de brûler ces fractions dans des installations spécialisées, il est plus fréquent de les utiliser comme matières premières pour la production de biogaz ou pour l’alimentation animale. Les assortiments de biomasse comme les cosses, les coquilles, les noyaux ou autres qui ont une teneur en humidité relativement faible

après un processus de séchage peuvent être plus facilement valorisés comme biocombustibles. De plus, leur faible taux d’humidité augmente leur densité énergétique, ce qui facilite le stockage et le transport.

Quantités : l’un des principaux avantages des biocombustibles agro-industriels est que les

quantités produites sont importantes. Mais ce facteur est affecté à deux niveaux :

Le niveau macro (c’est-à-dire pays, région).

Les résidus les plus utilisés de nos jours ont développé des marchés car il y avait une

énorme production concentrée dans une région. Par exemple, les noyaux d’olive sont très couramment utilisés pour la bioénergie en Espagne car la production d’huile d’olive

est massive et, évidemment, tôt ou tard, unesolution a dû être trouvée pour les résidusissus de sa production. Dans d’autres pays ayant de petites productions d’huile d’olive le

marché des noyaux d’olives n’est pas encore développé. Il y a quelques années dans ces

régions ou pays à production massive, c’était un problème mais maintenant avec une

valorisation et une technologie appropriée(dispositifs adaptés), c’est une source d’énergie

renouvelable économique.

Au niveau de l’installation. Il est important que l’installation produise un certain niveau

de quantités du sous-produit. Si les quantités sont faibles, il est difficile pour l’installation de

Introduction:

Des résidus agro-industriels à l’énergie se projeter pour investir et s’engager dans un

changement de pratique pour valoriser le sous produit différement ce qui aura pour effet de

ne pas inciter le consommateur à tendre vers une filière fragile et émergente, qui plus est si

une modification est nécessaire pour l’utiliser en tant que particulier dans un appareil de

chauffage classique.

Pas d’autres utilisations : généralement, si un résidu est utilisé comme biocombustible, c’est parce qu’il n’y a pas d’autre utilisation possible ou, du moins, l’utilisation alternative n’est pas capable d’absorbertoutes les quantités produites. Par exemple, denombreux résidus ont une faible teneur en protéines et une faible valeur nutritionnelle et ne sont donc pas pertinents pour leur utilisation en tant qu ’aliments pour animaux. Les noyaux d’olive peuvent être

utilisés par l’industrie cosmétique pour produire des crèmes gommantes/exfoliantes, mais il s’agit d’un marché de niche, utilisant des parts de marché extrêmement faibles de ce résidu. Si un marché alternatif, non énergétique, existe ou se développe,alors les producteurs de ces résidus peuvent obtenir des prix plus élevés et les privilégieront par rapportaux utilisations énergétiques.

L’Europe dispose d’un potentiel important de résidus agro-industriels pouvant être utilisés comme biocombustible, en raison de la diversité de ses cultures et des agro-industries qui les transforment.

Des pays comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce pour l’huile d’olive, la Russie et l’Ukraine pour l’huile de tournesol et la Turquie pour les noix sèches sont lesleaders mondiaux de la production de ces cultures et, par conséquent, de leurs résidus de transformation.

Selon les processus dont ils sont issus, les biocombustibles qui en résultent ont des qualités

différentes. Les résidus qui n’ont subi qu’un traitement physique (séparation dans la plupart des cas) ont une bonne qualité de biocombustible assez régulière et conviennent même à un usage domestique dans de petites chaudières ou même des poêles. C’est le casdes noyaux d’olives, des coquilles de noix sèches,des noyaux de pêches, etc., pour lesquels il suffitd’ajuster l’humidité (ou simplement de les protégerde la pluie) et de modifier la taille des particules dans certains cas pour les homogénéiser (éliminerles fines, casser les grosses particules, etc.). Les biomasses provenant des processus d’extraction de l’huile (tourteaux d’olive, poudre de noyau de raisin)

qui ont subi une extraction chimique à l’hexane et qui sont principalement composées de la chair pressée du fruit, ont généralement plus de cendres et d’autres caractéristiques (par exemple le chlore) qui ne les rendent pas adaptées aux petits systèmes de combustion ; les applications industrielles sont donc préférées.

Certains résidus agro-industriels ont déjà un marché assez bien développé, que ce soit pour des appareils industriels ou domestiques à des fins bioénergétiques; c’est le cas du tourteau d’olive et des noyaux d’olive en Espagne. Pour d’autres résidus ou d’autres pays, la situation n’est pas la même. L’objectif de ce guide est de partager une partie des connaissances et de l’état

de l’art en matière de valorisation de ces résidus, en se basant sur les expériences des pays dont les marchés sont plus avancés et sur des cas concrets et exemplaires.

Comme le montre ce guide, le potentiel est important et les biocombustibles solides agro-industriels pourraient contribuer à la transition énergétique et aider l’Union européenne à atteindre les objectifs de décarbonisation pour 2030 et 2050 de manièrerentable. Toutefois, il est essentiel de les utiliser avecles technologies appropriées et modernes, adaptéesaux particularités du combustible, afin d’éviter les dysfonctionnements ou les émissions excessives.


Dans le langage courant, sur les marchés et parfois dans la littérature scientifique, des termes tels que“résidus”, “déchets” ou “sous-produits” sont souvent utilisés de manière interchangeable pour décrire les types de biomasse générés par les agro-industries.

Le problème est que - du moins dans le contexte juridique européen, tel que défini par la directive-cadre sur les déchets - ces termes ont des implications différentes.


Un produit est une matière délibérément créée dansun processus de production.


Un résidu de production est une matière qui n’est pas délibérément produite dans un processus deproduction. Il peut s’agir ou non d’un déchet.


Un déchet est une substance ou un objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou

l’obligation de se défaire. Le détenteur de déchets doit remplir des obligations légales spécifiques.


Un sous-produit est un résidu de production qui n’est pas considéré comme un déchet si les conditions suivantes sont remplies :

a. l’utilisation ultérieure de la substance ou de l’objet est certaine ;

b. la substance ou l’objet peut être utilisé directement sans autre traitement que la

    pratique industrielle normale ;

c. la substance ou l’objet est produit en tant que partie intégrante d’un processus de production

; et

d. l’utilisation ultérieure est légale, c’est-à-dire que la substance ou l’objet répond à toutes les

    exigences pertinentes en matière de protection du produit, de l’environnement et de la santé


Résidus, sous-produits ou déchets ?

pour l’utilisation spécifique et n’entraînera pas d’effets négatifs globaux sur l’environnement ou

la santé humaine.

La définition des critères de caractérisation d’un résidu de production en tant que “sous-produit” peut se faire soit au niveau européen (par des actes d’exécution de la Commission européenne), soit au niveau des États membres (à la suite d’une procédure

de notification).

Le statut juridique des résidus agro-industriels estsouvent compliqué par l’absence de tels actes,  que ce soit au niveau européen ou au niveau des États membres.

Au moment de la rédaction de ce guide, un processus est en cours en Espagne pour caractériser les grignons d’olive comme un “sous-produit”, mais les actes juridiques nationaux contraignants ne sont pas encore en vigueur.

Les auteurs de ce guide considèrent que les types de biomasse couverts par celui-ci remplissent

généralement les critères de caractérisation en tant que “sous-produits”, du moins dans les États membres où leur production est concentrée. Toutefois, et afin d’éviter tout malentendu, le terme plus neutre de “résidu” est employé tout au long du guide


Noyaux d’olive

DESCRIPTION

Les noyaux d’olive sont un résidu de biomasse solide provenant des olives utilisées dans la production d’huile d’olive. Ce résidu est composé de l’endocarpe (“noyau” ou “os”) de l’olive. Le noyau d’olive se trouve en morceaux broyés, car les olives sont préalablement broyées afin d’améliorer le processus d’extraction de l’huile d’olive par des méthodes physiques. La chair

et la peau des fruits de l’olive ainsi que les noyaux constituent ce que l’on appelle le “grignon d’olive”.

Par conséquent, les noyaux d’olive sont produits comme une fraction distincte par les moulins à olives qui intègrent un processus physique pour séparer le noyau d’olive du grignon d’olive, généralement suivi d’une étape de séchage pour réduire leur teneur en humidité.

En outre, les noyaux d’olive peuvent également être obtenus dans les industries d’extraction d’huile de grignons d’olive. Dans ce cas, le noyau d’olive est généralement obtenu à partir

des grignons d’olive avant l’extraction chimique de l’huile de grignons d’olive, de sorte que les noyaux d’olive ne sont pas mélangés aux produits chimiques et que leur qualité est meilleure. En Espagne, il est maintenant courant de séparer les morceaux de noyaux d’olive avant l’extraction chimique de l’huile, ce qui fait que la teneur en noyaux d’olive contenus dans le tourteau d’olive a diminué ces dernières années, avec des conséquences sur le bilan de masse et la qualité du tourteau d’olive.

 En Grèce, la séparation des noyaux d’olive des grignons d’olive n’est pas encore une

pratique répandue.

Alternativement, dans certains cas, le noyau d’olive peut être obtenue à partir du grignon d’olive épuisé (tourteau d’olive) après l’extraction chimique. Cette séparation consiste en un processus de séparation physique ; il n’est plus nécessaire d’effectuer un séchage supplémentaire des noyaux d’olive, car ils ont déjà une faible teneur en eau. Un résumé des opérations à partir desquelles le noyau d’olive peut être obtenu dans l’industrie de l’huile d’olive et de l’huile de grignons d’olive est présenté dans la figure


La teneur en eau du noyau d’olive, obtenu soit au moulin à huile, soit dans les installations

d’extraction des

F IGURE 1 Les parties d’un fruit d’olivier. Source: AVEBIOM


grignons d’olive, estassez élevée - environ 22 à 25 % en poids.

En outre, la capacitéde séparation del’endocarpe du tourteau d’olive est limitée, et les fractions

les plus petites restentdonc dans le tourteau.



F IGURE 3

Bilan de masse dans la production d’huile d’olive en deux phases.

Source: AAE 2013



L’extraction de l’huile d’olive peut se faire par différents procédés, mais les plusrépandus en Europe sont les procédés de centrifugation de l’huile d’olive à deux et troisphases. Le procédé à deux phases est considéré comme le plus moderne et le plus efficace, et il détient aujourd’hui la plusgrande part du marché. Le bilan de masse d’un procédé à deux phases est présenté à

la figure 3 ; comme on peut le constater, chaque tonned’olives produit environ 8,3 % le noyaux d’olive (en poids à laréception, par rapport au poids des olives traitées) ; le rendement réel peut varieren fonction de la variété d’olive et des configurations techniques des procédés.

F IGURE 2

Noyaux d’olive valorisés, nettoyés et séchés. Source: AVEBIOM



.


POTENTIELS ET RÉPARTITION EN EUROPE

La disponibilité des noyaux d’olives est liée à la culture de la production d’huile d’olive, et donc en Europe est principalement dans les pays méditerranéens. Lasurface totale consacrée à la culture de l’olive selon les données de la FAO (http://faostat.fao.org) est d’environ 10,5 Mha (2019).

L’Espagne est le premier producteur mondial d’huile d’olive et, par conséquent, le premier producteur mondial de noyaux d’olive. En Espagne, la culture de l’olive s’étend sur 2,6 Mha (2019). La deuxième plus grande surface cultivée se trouve en Tunisie,

avec environ 1,6 Mha (2019). Cependant, il est remarquable qu’en Espagne le rendement moyen de l’olive soit 5 fois plus important qu’en Tunisie (2,8 t/ha contre 0,5 t/ha). La production européenne d’huiled’olive représente plus de 70 % de la production mondiale.

Les autres pays européens ayant une production importante d’huile d’olive sont l’Italie, le Portugal et la Grèce. Les autres pays non européens producteurs

d’huile d’olive se trouvent principalement dans le bassin méditerranéen : la Tunisie, la Turquie, le Maroc, l’Égypte, l’Algérie ou la Syrie, par exemple.

La production d’olives est soumise à de fortesvariations annuelles dues aux conditions météorologiques, car une grande partie des terressont cultivées sans irrigation, et dans des climats présentant des variations annuelles du régime des précipitations. alternatif des Espagne 


ESTIMATION DE LA PRODUCTION DE NOYAUX D’OLIVE PAR PAYS (moyenne 2010- 2019)

F IGURE 4



Des résidus agro-industriels à l’énergie espèces d’oliviers a un impact sur les rendements

de la production d’olives et, par conséquent, sur la production d’huile d’olive et la disponibilité des noyaux d’olive.

Les figures 4 et 5 présentent une estimation des quantités de noyaux d’olive produites en Europe.L’estimation est basée sur la production annuelle d’olives pour la production d’huile d’olive. Ces quantités représentent un potentiel théorique, car ladisponibilité réelle dépend : a) de la quantité réelle de tourteaux d’olive traités pour séparer le noyau d’olive

b) de l’efficacité de ces systèmes (il faut noter que si des systèmes de séparation 

inefficace sont déployés dans le moulin à huile ou dans les    installations  d’extraction, une partie non négligeable du noyau d’olive restera non séparée dans le tourteau d’olive).

En conséquence, une estimation de la quantité de noyau d’olive disponible par pays ou par zone devraitse baser sur la gestion réelle des tourteaux d’olive enpratique.

En ce qui concerne la prospective du potentiel des noyaux d’olive, on s’attend à une croissance de leur disponibilité sur le marché pour deux raisons principales :

 1) la pratique de la séparation des noyaux d’olive du tourteau d’olive (avant l’extraction

chimique de l’huile dans les installations d’extraction) est de plus en plus répandue ; par conséquent, le tourteau d’olive contient moins de noyaux 

 2) la superficie des oliveraies s’étend, se moderniseet fournit des systèmes d’irrigation, de sorte que laproduction tend à augmenter.

ESTIMATION DE LA PRODUCTION DE NOYAUX D’OLIVES (t/a)

-



Les olives sont broyées dans les moulins à huile pour améliorer l’efficacité du processus et, par conséquent, les noyaux sont également broyés. Le produit est granulaire avec des tailles comprises entre 2 et 4 mm environ. Grâce aux travaux de normalisation du projet Biomasud (SUDOE - Interreg) et Biomasud Plus (H2020), il existe en Espagne une

norme de qualité UNE 164003:2014 qui établit les principales caractéristiques physiques et chimiques du biocombustible solide. Cette norme est en coursde mise à jour par le comité espagnol (CTN-164) avec quelques légères modifications des seuils et devrait

être approuvée début 2022. Elle est également en cours de reproduction avec des différences mineures par le comité analogue en Italie (la norme sera

nommée UNI 1609270).

Lorsqu’ils sont séparés, les noyaux d’olive ont une teneur en humidité de 20 à 22 % et contiennentune quantité assez importante de fines qui nuisent à leur qualité de biocombustibles. Il est possible de mettre en œuvre un processus de valorisation qui

consiste essentiellement en deux étapes : réduction de l’humidité et élimination des fines par tamisage.

Le processus peut être facilement intégré dans les installations des moulins à huile ou des extracteurs de grignons d’olive, ou bien dans des installations séparées de sociétés tierces.

Les noyaux d’olive ont une faible teneur en cendres et peuvent donc être utilisés dans tous les types d’appareils, des plus petits (poêles et chaudières individuelles domestiques) aux chaudières industrielles. Aujourd’hui, l’utilisation des noyaux d’olive sans aucune valorisation (séchage et nettoyage des fines) est encore très courante (soit environ 70-80 % en Espagne). Dans ces conditions, la plupart des noyaux d’olive sont consommés

dans des installations industrielles qui, si elles sont équipées de technologies avancées de combustion et d’épuration des gaz, peuvent utiliser le noyau d’olive sans problèmes de combustion ni impacts environnementaux. Des problèmes surgissent lorsque ce n’est pas le cas, par exemple lorsque des

PARAMÈTRE CLASSE DE QUALITÉ UNITÉ




Des résidus agro-industriels à l’énergie noyaux d’olive non valorisés (non nettoyés) sont

utilisés dans des poêles ou des chaudières obsolètes dans les villes, générant des émissions, des problèmes de fumée et d’odeur, ce qui est incompatible avec la

qualité de l’air.

Lorsqu’ils sont valorisés, les noyaux d’olive constituent un biocombustible solide de très haute qualité, dont les caractéristiques sont très proches de celles des granulés de bois de bonne qualité, et qui peut donc être utilisé dans le secteur domestique et tertiaire.

Le Table 1 ci-dessous présente les principales spécifications des noyaux d’olive valorisés (selon le système de certification BIOmasud®).


Déjà, plusieurs fabricants de chaudières à biomasse produisent des modèles de chaudières adaptés à ce combustible, obtenant d’excellents résultats en matière de rendement et de limites d’émissions atmosphériques. De plus, de nombreux appareils à granulés de bois peuvent également utiliser les noyaux d’olive avec quelques adaptations nécessaires étant donné la différence de taille entre les granulés de bois et les noyaux d’olive broyés

(système d’alimentation, pot de combustion, grille, régulations d’air à adapter).


Comme les autres types d’agrobiomasse, les noyaux d’olive ne sont pas hors du champ d’application du règlement 2015/1189 de la Commission fixant les exigences d’écoconception applicables aux chaudières à combustible solide. Dans le cadre du

projet AgroBioHeat, les performances de combustion des noyaux d’olive - ainsi que de plusieurs autres assortiments de combustibles d’agrobiomasse - ont été étudiées dans une série de tests. Les tests ont été réalisés dans des conditions de laboratoire, en

utilisant des chaudières à biomasse de pointe et une procédure de test commune suivant la norme de test des chaudières EN 303-5.

En particulier, les noyaux d’olive ont été brûlés dans une chaudière de 49 kW qui utilise une technologie de combustion à grille mobile, associée à un système ESP pour le contrôle des émissions de particules.

Les émissions saisonnières de CO, d’OGC, de NOx et de PM se sont révélées inférieures aux limites du règlement sur l’écoconception pour les combustibles issus de la biomasse ligneuse. Cela montre comment un tel assortiment de biomasse peut être utilisé dans

un système de chaudière moderne, en obtenant des émissions équivalentes à celles de la biomasse ligneuse.

Plus d’information:

Brunner, T., Nowak, P., Mandl, C., Obernberger, I. (2021)

Assessment of Agrobiomass Combustion in State-of-

the-Art Residential Boilers. Actas de la 29th European

Biomass Conference and Exhibition, páginas 379 - 388.

DOI: 10.5071/29thEUBCE2021-2AO.5.1. Disponible

para su descarga, previa inscripción, en el siguiente

sitio web: http://www.etaflorence.it/proceedings/

FIGURE 6


Noyaux d’olive broyés. Source: AVEBIOM


EXEMPLES D’UTILISATION DES NOYAUX D’OLIVES POUR CHAUFFER

UNE ÉCOLE À GRENADE

Le centre d’enseignement secondaire CES Santiago Ramón est un établissement d’enseignement qui comprend l’enseignement secondaire obligatoire, le baccalauréat et divers diplômes de formation professionnelle, situé dans la partie occidentale de

la ville de Grenade en Espagne. Il est très proche de l’une des principales entrées du centre-ville et du campus universitaire de Fuentenueva, où se trouvent la plupart des diplômes en sciences et en ingénierie

de l’université de Grenade.

L’installation de biomasse du CES Ramón y Cajal de

Grenade a été réalisée en 2018. Elle fait partie d’un

projet de réhabilitation énergétique avec le soutien

de l’IDAE (Institut pour la diversification et les

économies d’énergie), dans le cadre du programme

PAREER-CRECE .

Le bâtiment du CES Ramón y Cajal date de 1983,

avec une surface construite de 7.602 mètres carrés.

Au moment de l’amélioration énergétique, sa cote

énergétique était de C.

Avant l’installation de la chaudière à biomasse, une

chaudière à mazout était utilisée avec une puissance

nominale de 476 kW et un rendement saisonnier de

52 %. La consommation de fioul domestique était

d’environ 13.767 litres par an.

La nouvelle installation de biomasse dispose d’une

chaudière multicombustible de la marque ITB,

modèle INV-9245050, d’une puissance de 450 kW,

accompagnée d’un réservoir tampon de 4.000 litres

(une puissance légèrement inférieure pourrait être

installée en raison de l’amélioration des fenêtres et du

contrôle du système de climatisation, tous encadrés

dans le projet d’amélioration énergétique), avec un

rendement saisonnier de 82,80 %. Le système est

alimenté par un silo vertical de 38 mètres cubes, qui

est masqué de manière à ne pas affecter l’esthétique

du bâtiment. Ce système est également connecté au

système de télésurveillance PRETEL de l’IDAE.

Le passage du fioul domestique à la biomasse a

permis de réaliser des économies annuelles sur

les coûts de combustible de plus de 48 % (prix de

2019). Avec les prix actuels, et compte tenu de la

stabilité des noyaux d’olive, qui est le combustible

le plus utilisé, les économies de coûts seraient plus

importantes. En outre, l’abandon progressif du fioul

domestique a permis de réduire les émissions de CO 2

de plus de 180 tonnes par an

F IGURE 7 ET 8

CES Ramón y Cajal et chaufferie . Source: Intecbio S.L.

19

Des résidus agro-industriels à l’énergie

PREMIER HÔTEL À JAÉN, EN ESPAGNE, UTILISANT

DES NOYAUX D’OLIVE COMME COMBUSTIBLE

Dès 2006, l’hôtel Spa Sierra de Cazorla, situé à La

Iruela, Jaén, en Espagne, a décidé de renoncer aux

énergies fossiles et est devenu l’un des premiers

hôtels à énergie durable d’Espagne et le premier à

utiliser des noyaux d’olive comme combustible. Bien

qu’aujourd’hui cette solution puisse être considérée

comme logique puisque la région de Jaén est un

leader mondial dans la production d’huile d’olive

- et donc de résidus dérivés - jusqu’à cette époque,

les noyaux d’olive n’étaient utilisés que dans des

appareils traditionnels et obsolètes. L’utilisation de

noyaux d’olive dans une chaudière moderne était

un défi car il n’y avait pas de norme et les conditions

entre les fournisseurs étaient parfois différentes.

Après de nombreuses années de fonctionnement

réussi, il est possible de dire que cette expérience

a passé l’épreuve du temps et peut être considérée

comme un bon exemple.

L’installation, d’une capacité

totale de 800 kW, comprend

deux chaudières HERZ

Biomatic de 400 kW et a été

réalisée par son partenaire

espagnol Termosun Energías

S.L. Ces chaudières, même si

elles ont 15 ans de vie utile,

atteignent toujours des

rendements de plus de 95 %.

Elles disposent d’une “unité

à processus multiples” pour

le contrôle automatique de la chaleur, l’épuration

des gaz de combustion et le contrôle des particules,

et elles modulent également la chaleur. De

même, les chaudières sont équipées de dispositifs

automatiques de sécurité contre les incendies et de

collecte automatique des cendres. Les noyaux d’olive

sont alimentés par deux silos d’une capacité de 45

tonnes chacun. La chaleur produite par la chaudière

est utilisée pour l’eau chaude sanitaire, le chauffage

des locaux, le spa et la salle de sport. Les jours

d’hiver, lorsque les chaudières fonctionnent à pleine

puissance, environ 1 300 kg de noyaux d’olive par

jour sont consommés, tandis que la consommation

quotidienne moyenne annuelle est d’environ 730 kg

de noyaux d’olive (fonctionnant onze mois par an

principalement pour le spa et la production d’eau

chaude).

FIGURE 9

Hôtel Spa Sierra de Cazorla.

Source: Termosun Energías S.L.

Des résidus agro-industriels à l’énergie

20

DES CLÉS POUR L’UTILISATION DES NOYAUX D’OLIVE

L’utilisation des noyaux d’olive pour le chauffage dans les applications de chauffage à petite et moyenne

échelle est possible. Pour assurer une performance efficace et environnementale, quelques clés sont à retenir :

VALORISATION. Disposer de noyaux d’olive

de haute qualité est une étape cruciale

pour améliorer la qualité du combustible.

Le processus de valorisation comprend des

opérations de séchage et d’élimination des fines.

Ce processus de valorisation permet d’obtenir

un biocombustible de bonne qualité, adapté

même aux plus petits appareils domestiques.

La CERTIFICATION INDÉPENDANTE de la

qualité par des tiers avec un système tel que

BIOmasud® est de plus en plus nécessaire.

Les noyaux d’olive valorisés de bonne qualité

garantissent des propriétés de combustible

plus constantes et appropriées, à l’intérieur

de la fourchette des normes, et donc une

meilleure performance des poêles et des

chaudières déjà réglés et optimisés pour ces

normes de combustible.

Le noyau d’olive certifiée est un gage de

confiance. D’une part, pour les clients, qui

font davantage confiance au combustible

et au fournisseur. D’autre part, pour les

décideurs et les autorités, qui considèrent

qu’un combustible certifié est la preuve d’un

bon fonctionnement de la chaudière, et donc

de faibles émissions atmosphériques et de la

compatibilité avec la qualité de l’air. En ce sens,

de plus en plus d’appels d’offres publics exigent

ou accordent des points supplémentaires

à la biomasse certifiée, voire subordonnent

l’obtention de financements et de subventions

à la certification du combustible (par exemple,

la loi espagnole RD 477).

L’utilisation des noyaux d’olives ne pose pas de

problèmes en ce qui concerne la manipulation

et l’alimentation du combustible. Cependant,

compte tenu de la PETITE TAILLE DES

PARTICULES DE COMBUSTIBLE des noyaux

d’olive broyés par rapport aux granulés par

exemple, une grille spécialement conçue est

nécessaire afin d’éviter que le combustible ne

glisse par les ouvertures de la grille directement

dans le cendrie r1

.

1 Source: Biomasud Plus project deliverable 5.5 “Guidelines

for assessment of appropriate performance conditions of small do-

mestic heating appliances with relevant Mediterranean solid biofuels”

Le TEMPS DE COMBUSTION de la grille (dans

le cas de grilles mobiles avec un nettoyage

continu) ou les intervalles de nettoyage de la

grille (dans le cas d’un nettoyage discontinu)

doivent être ajustés au temps de combustion

du charbon de bois des noyaux d’olive afin

d’obtenir une conversion élevée du carbone et,

par conséquent, une faible teneur en carbone

des cendres de la grille1

.

off

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le RD 477

21

Des résidus agro-industriels à l’énergie

DESCRIPTION

Le tourteau d’olive (également appelé grignon d’olive

épuisé) est un résidu produit à partir du grignon

d’olive obtenu dans les moulins à olives après le

processus d’extraction de l’huile d’olive. Le grignon

d’olive est composé des restes de l’endocarpe (noyau),

du mésocarpe (pulpe) et de l’épicarpe (pelure) de

l’olive après l’extraction physique de l’huile.

Les grignons d’olive conservent une quantité non

négligeable d’huile résiduelle qui peut être valorisée

par un traitement supplémentaire. Dans certains

pays, une deuxième extraction physique appelée

“repaso” (repasse/reprocess) est effectuée pour

réduire la teneur en huile résiduelle de 6 - 7 % à 1,5

% (telle que reçue) au moyen d’un processus de

centrifugation pour extraire l’huile d’olive (méthode

d’extraction physique) dans un “décanteur”. L’huile

supplémentaire peut être encore réduite par des

méthodes d’extraction chimique, employées dans

des installations connues sous le nom de moulins à

grignons d’olive. Dans les pays où le processus de

“repaso” n’est pas répandu, les moulins à grignons

d’olive traitent des grignons d’olive contenant des

quantités plus importantes d’huile résiduelle. La

matière première des moulins à grignons d’olive

peut être soit des grignons d’olive humides bruts,

soit des grignons d’olive humides avec une moindre

teneur en noyaux d’olive broyés, si cette séparation a

été appliquée au préalable.

Tourteau d’olive ‘grignon d’olive épuisé’

Les moulins à grignons d’olive effectuent le séchage

des grignons d’olive entrants (matière première)

afin de réduire leur teneur en eau, puis appliquent

l’extraction chimique. Leur principal produit est

l’huile de grignons d’olive brute, qui peut être

raffinée en huile de grignons d’olive pour le

marché. Leur principal résidu est le tourteau d’olive

(“tourteau d’olive épuisé”), qui est une matière très

sèche et granulée. Aujourd’hui, de nombreuses

installations d’extraction - notamment en Espagne

- séparent l’endocarpe restant du grignon d’olive

avant l’extraction chimique, car il est plus précieux.

Cependant, il n’est pas possible de parvenir à une

séparation complète de tout l’endocarpe, et les plus

petites fractions restent dans le tourteau d’olive à

traiter, et donc, dans les grignons d’olive épuisés.

La figure 10 décrit les chemins alternatifs pour

obtenir les différents biocombustibles dans la chaîne

de gestion des grignons d’olive. Le schéma est

simplifié et ne reprend que les principales options.

Il ne fournit pas le détail des opérations internes

(différentes étapes d’ajout et de récupération de

l’eau, centrifugation et décantation). Les fractions

liquides résiduelles et les déchets ne sont pas non

plus représentés.

Des résidus agro-industriels à l’énergie

22

F IGURE 10

Alternatives pour obtenir des biocombustibles

(grignons d’olive, tourteaux d’olive et

noyaux d’olive) dans les moulins à huile

et les industries d’extraction d’huile de

grignons d’olive. Source: AVEBIOM.

2

23

Des résidus agro-industriels à l’énergie

Comme les noyaux d’olive, la répartition du tourteau

d’olive est liée à la culture de l’olivier. Les grignons

d’olive se trouvent principalement à l’état brut dans

les moulins des pays ou des zones à faible production,

où les installations d’extraction chimique ne sont

généralement pas disponibles. Dans les zones denses

de production d’huile d’olive, il est habituel que le

grignon d’olive brut fasse l’objet d’une extraction

chimique, puis que le tourteau d’olive soit produit

(grignon d’olive épuisé). Les principaux producteurs

en Europe sont l’Espagne, la Grèce, l’Italie et le

Portugal.

Une estimation de la production de tourteaux d’olive

avec le bilan massique de la Figure 3 a été réalisée

dans la Figure 11. En moyenne, 0,197 t de tourteaux

d’olive sont générées pour chaque tonne d’olives

traitées pour l’extraction d’huile d’olive (environ 20%).

Une partie des quantités de tourteaux d’olive est

autoconsommée dans le processus de production

d’huile de grignons d’olive, car il faut de la chaleur

pour sécher les grignons d’olive humides et de la

vapeur pour l’extraction chimique. Dans certains

pays, il est également courant de produire la chaleur

du processus à partir d’unités de cogénération au gaz

naturel. La Figure 11 présente le potentiel théorique

du tourteau d’olive ; pour connaître le potentiel

commercial disponible, il faut soustraire le tourteau

d’olive déjà utilisé en autoconsommation pour

produire de la chaleur dans les usines de broyage de

grignons d’olive

-

200.000

400.000

600.000

800.000

1.000.000

1.200.000

1.400.000

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Espagne Grèce Portugal Italie

ESTIMATION DE LA PRODUCTION DE TOURTEAUX D’OLIVES (t/a)

F IGURE 11

Production de tourteaux d’olive (grignons d’olive épuisés) par pays en tonnes par an (2019)

Préparé par AVEBIOM avec les données de FAOstat.

1,400,000

1,200,000

1,000,000

800,000

600,000

400,000

200,000

POTENTIELS ET RÉPARTITION EN EUROPE

Des résidus agro-industriels à l’énergie

24

PARAMÈTRE PLAGE TYPE VALEUR TYPE UNITÉ

HUMIDITÉ 12 – 18 15 w-% a.r.

CENDRES 5 – 10 7.2 w-% d.b.

VCN 15.0 – 16.2 15.7 MJ/kg (a.r.)

TENEUR EN HUILE < 2 1.3 w-% a.r.

D ENSITÉ APPARENTE 600 – 650 kg/m3

A ZOTE 1.0 – 2.0 1.2 w-% d.b.

S OUFRE 0.07 – 0.15 0.08 w-% d.b

CHLORE 0.12 – 0.40 0.2 w-% d.b

TABLE 2

Valeurs types pour le tourteau d’olive. Source: AVEBIOM propre élaboration

Il n’existe pas de norme spécifique

pour le tourteau d’olive en tant que

biocombustible ; toutefois, des valeurs

indicatives sont présentées dans la

norme ISO 17225-1. Le format est

granulaire et il peut être facilement

granulé. Il est déjà assez dense (600-

650 kg/m 3

), de sorte que la granulation,

plutôt que d’améliorer le coût du

transport, peut être une option pour

améliorer l’alimentation ou minimiser

les pertes.

Son taux d’humidité est d’environ 20 %

après le processus d’extraction, mais il est

ensuite séché naturellement de manière

progressive et il est généralement possible de le

trouver à des taux d’humidité inférieurs (environ 15

%).

En tant que combustible, les principales

caractéristiques chimiques à prendre en compte

sont la teneur élevée en cendres - potentiel plus

de 10 fois supérieur à celui des granulés de bois

ou des noyaux d’olive - l’azote, le soufre et le

chlore. Le Table 2 résume les propriétés types du

tourteau d’olive épuisé comme biocombustible.

L’UE établit un maximum de 3% de teneur en huile

dans les échanges de tourteaux d’olive à des fins

bioénergétiques, une teneur plus élevée implique

une taxe car on considère que son utilisation sera

destinée à l’alimentation animale. Les lois nationales

peuvent réglementer la teneur maximale en

huile résiduelle du tourteau

d’olive.

En raison de ces caractéristiques, le tourteau d’olive

est clairement un biocombustible plus adapté à des

fins industrielles. En tant que tel, il nécessite des

équipements capables de faire face à la production de

cendres, dans les simples chauffages domestiques, il

peut causer à l’utilisateur une pratique peu conviviale,

car l’utilisateur devant s’occuper du nettoyage dans

les appareils sans système de nettoyage automatisé.

D’autres paramètres comme les fines, l’azote ou

le chlore rendent difficile son utilisation dans les

appareils domestiques en raison des émissions, de la

corrosion des composants métalliques des appareils,

etc. La plupart des tourteaux d’olive sont utilisés

dans des activités industrielles (autoconsommation

dans les moulins à grignons d’olive, les briqueteries,

les fours à ciment, comme combustible de co-

combustion dans les centrales à charbon ou comme

combustible dédié aux centrales à biomasse, etc.)

Cependant, certaines quantités sont encore brûlées

dans des appareils obsolètes comme appareils

domestiques dans certaines régions, car le

tourteau d’olive a un prix très compétitif

par rapport à la plupart des alternatives

fossiles ou de biomasse.

CARACTÉRISTIQUES : OÙ ET COMMENT SONT-ILS UTILISÉS ?

F IGURA 12

Tourteau d’olives. Source: AVEBIOM

25

Des résidus agro-industriels à l’énergie

EXEMPLES DE RÉALISATION

GAZÉIFICATION DES GRIGNONS D’OLIVE

SÉCHÉS À ACEITES GUADALENTÍN

Pour les moulins à huile, le traitement des grandes

quantités de grignons d’olive qu’ils produisent en

tant que résidu est un problème majeur qui nécessite

une gestion durable sur le plan environnemental

et économiquement réalisable. Dans les régions

où la production d’huile d’olive est importante,

les grignons d’olive sont généralement fournis

aux moulins à grignons d’olive, qui procèdent à

l’extraction chimique de l’huile de grignons d’olive

brute. Cependant, les oliveraies situées dans des

zones dépourvues de moulins à grignons d’olive

doivent trouver des méthodes de traitement

alternatives.

Dans de nombreuses régions, les relations entre les

moulins à huile et les moulins à grignons d’olive ont

subi des changements au cours des dernières années.

Le passage à la production d’huile d’olive à deux

phases entraîne la production de grignons d’olive

beaucoup plus humides, avec un taux d’humidité

dépassant souvent 70 % (contre environ 55 % dans

le système à trois phases). Plusieurs moulins à huile

effectuent une séparation des noyaux d’olive en tant

que fraction distincte, et d’autres mettent en œuvre

une extraction physique secondaire de l’huile d’olive

(“repasso”). Ces changements obligent les moulins

à grignons d’olive à entreprendre de nouveaux

investissements dans des bassins pour leur stockage

et à augmenter leurs coûts de transformation, en

particulier l’énergie, ce qui, dans des situations de

faible prix de l’huile de grignons d’olive (leur principal

produit) et du tourteau d’olive (leur principal sous-

produit), génère un stress économique important.

Cette situation a conduit à un cadre instable et

difficile pour les extracteurs, et à la création de

plus de tensions entre les deux types d’industries,

bien que toutes deux soient finalement obligées

de coexister et de se comprendre, puisqu’elles sont

fondamentales dans la chaîne de valeur de l’huile

d’olive.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le cas du projet

promu par l’entreprise familiale Aceites Guadalentín,

S.L. située à Pozo Alcón (province de Jaén). Ce

producteur d’huile d’olive (moulin à huile) gère un

bassin d’alpeorujo (grignons d’olive) d’une capacité

d’environ 65.000 tonnes, tant pour sa propre

production que pour les quantités produites par

les moulins voisins. Sa gestion représente un coût

important, entre autres en raison de sa situation

éloignée de toute industrie de grignons d’olive.

L’entreprise qui traite les grignons d’olive humides

pour en extraire l’huile (“repaso”, une deuxième

extraction physique) a une grande consommation

électrique hors réseau, et produit un grignon d’olive

séché (humidité < 15 %, teneur en huile résiduelle

d’environ 1,5 %), qui ne fait plus l’objet d’une

extraction chimique.

L’origine de l’affaire vient de l’intention des Aceites

Guadalentín d’inverser la pratique actuelle, de

transformer la pratique linéaire actuelle en économie

circulaire, et de transformer les problèmes actuels

en une opportunité de nouveaux revenus et

d’économies, avec une bien meilleure performance

environnementale.

Le cœur du projet est un nouveau gazéificateur pour

le tourteau d’olive ou les grignons d’olive séchés.

Le gazéificateur consomme environ 970 kg/h de

grignons d’olive séchés, produisant 2.615 kg/h de

gaz de synthèse (avec un PCI d’environ 5,6 MJ/Nm3

)

et 146 kg/h de biochar (avec une teneur en carbone

d’environ 66,58 %). Le gaz de synthèse est brûlé dans

des moteurs d’une capacité électrique combinée de

1 MWe (2 x 500 kWe), tandis que 1,88 MWt de chaleur

Des résidus agro-industriels à l’énergie

26

est disponible (provenant de la réfrigération et des

gaz d’échappement) - le rendement total du système

est d’environ 62,5 %. L’électricité est utilisée pour

l’autoconsommation, en remplacement de celle

fournie par un groupe électrogène à huile, tandis

que la chaleur est utilisée pour le séchage et d’autres

besoins internes.

L’installation a commencé à fonctionner en

décembre 2021. L’investissement total s’élève à 3

millions d’euros (travaux de génie civil compris),

dont 40 % sont soutenus par l’Agence andalouse de

l’énergie. Le système permet d’économiser environ

200.000 litres de mazout par an, utilisés auparavant

pour la production d’électricité hors réseau. Des

revenus supplémentaires sont générés par le fait

que les noyaux d’olive séparés des grignons d’olive

peuvent maintenant être vendus sur le marché

(la chaleur du gazéificateur remplace la chaleur

d’une chaudière à noyaux d’olive utilisée dans le

processus de repaso) ; Aceites Guadalentín mettra

en œuvre un système de nettoyage et de séchage

pour produire des noyaux d’olive propres à cette fin.

Des revenus supplémentaires peuvent être générés

par la valorisation du biochar (par exemple, comme

agent d’amendement des sols), tandis qu’une unité

de production d’hydrogène pourrait être mise en

place à l’avenir. Le système de gazéification entraîne

une réduction drastique des émissions de CO2 , mais

aussi une réduction des émissions de poussière qui

se seraient produites si le tourteau d’olive avait été

brûlé.

Le système employé par Aceites Guadalentín pourrait

être reproduit par d’autres moulins à olives, de plus

ou moins grande taille, puisque les processus et

les moteurs de gazéification peuvent être de tailles

diverses, ou appliqués en modules. Le modèle peut

également être transféré aux moulins à grignons

d’olive qui pourraient alors consommer leur tourteau

d’olive dans la gazéification. Ce type d’installation

pourrait changer la donne pour l’industrie de

l’huile d’olive et contribuer à

réduire considérablement ses

émissions. Les attentes sont

grandes et de nombreuses

administrations, décideurs et

extracteurs attendent avec

impatience de voir l’évolution

et les performances constantes

de cette installation pilote

unique.

F IGURA 13

Bassin d’Alpeorujo.

Source: AVEBIOM

F IGURA 14

Unité de gazéification de

tourteaux d’olives (4 MWt et

1 MWe) Source: AVEBIOM

27

Des résidus agro-industriels à l’énergie

VIOPAR S.A. - LA PLUS GRANDE ET LA

PLUS RÉCENTE CENTRALE ÉLECTRIQUE

À BIOMASSE DE GRÈCE

Avec une puissance installée de 5 MWe, la centrale

à biomasse de VIOPAR S.A. est actuellement à la fois

la plus grande et la plus moderne des unités de ce

type en activité en Grèce. Les principales étapes

de l’histoire de l’entreprise ont été l’achèvement

de la procédure d’autorisation en 2016, sa fusion

avec le groupe Ravago en 2017 et le début de la

construction de la centrale en 2018. La construction

s’étant achevée en 2019, l’exploitation complète a

débuté en 2020.

L’usine est située dans la 2e zone industrielle de

Volos, à proximité du port (17 km) et des zones

agricoles de Thessalie (environ 30 km), ce qui permet

une certaine flexibilité dans l’exploitation des

combustibles de biomasse nationaux et importés.

La centrale est autorisée à fonctionner en utilisant

comme combustibles des tourteaux d’olive épuisés,

des granulés de coques de tournesol ou des résidus

d’égrenage du coton. La consommation annuelle de

combustible est d’environ 38 000 tonnes.

Actuellement, l’usine utilise principalement des

tourteaux d’olives de deux variétés : “ordinaire”, qui

présente une distribution granulométrique plus

typique, et “poudre”, qui est un matériau plus fin, plus

difficile à manipuler par les systèmes de combustion

conventionnels. VIOPAR utilise un four à grille mobile

ainsi qu’un système d’injection pneumatique séparé

pour le combustible en poudre. L’usine utilise la

technologie du cycle organique de Rankine (ORC),

qui offre de multiples avantages (réduction de

la consommation d’eau, absence de nuisances

visuelles), et est entièrement équipée de mesures

antipollution (précipitateur électrostatique, mesures

anti-SOx et anti-NOx), ce qui ramène ses émissions

dans les limites fixées par les directives européennes.

L’exploitation de l’usine apporte également de

multiples avantages à l’économie locale : 7 emplois

permanents pour l’exploitation de l’usine, 120

personnes employées pendant la construction,

200.000 € par an de contributions à la municipalité

locale, plus de 230.000 € par an de revenus au

port de Volos et au moins 200.000 € par an aux

fournisseurs locaux (transporteurs, équipes de

maintenance, fournisseurs de consommables, etc.)

VIOPAR participe aussi activement à des activités

de recherche et développement technologique, en

cherchant des moyens de fournir la chaleur résiduelle

de sa production aux réseaux locaux de chauffage

urbain ou de valoriser les résidus de cendres de

combustion.

F IGURE 15ET 16. Photo aérienne de la centrale électrique à biomasse de 5 MWe de VIOPAR S.A. in Volos, Greece. Source:

VIOPAR

Des résidus agro-industriels à l’énergie

8

DES CLÉS POUR L’UTILISATION DU TOURTEAU D’OLIVE

L’utilisation du tourteau d’olive pour le chauffage est possible, notamment dans les applications industrielles.

Il s’agit d’un combustible complexe, et les clés pour une utilisation appropriée en tant que biocarburant solide

sont donc les suivantes :

QUALITÉ. Bien que le tourteau d’olive soit

un combustible industriel, il y a certains

paramètres qui doivent être contrôlés comme :

HUMIDITÉ / TEMPÉRATURE : juste après

l’installation d’extraction peut avoir un

taux d’humidité plus élevé qui, avec le

temps, les transports et les déplacements,

diminue jusqu’à sa moyenne de 15%, mais

généralement il est stocké dans des cours de

stockage sans aucun type de protection du

toit. L’humidité peut être problématique dans

les chaudières mais aussi dans la logistique

et le stockage. Un taux élevé d’humidité peut

entraîner un problème d’autocombustion.

TEMPÉRATURE : Il est important de surveiller

la température car une auto-combustion dans

le stockage peut se produire si l’humidité est

suffisamment élevée et augmentée avec de

hautes températures extérieures. Les tas stockés

doivent être surveillés et des mesures doivent

être mises en place en cas d’augmentation

des températures (ambiante et du tas). Une

inspection appropriée doit être faite en ouvrant

le tas ; les inspections visuelles de la surface ne

sont pas suffisantes puisque l’auto-combustion

commence généralement à l’intérieur.

CHLORE : Le tourteau d’olive a déjà naturellement

une teneur en chlore assez élevée. Certaines

biomasses similaires, comme les résidus de

la production d’olives de table, sont parfois

mélangées et, en raison des processus qu’elles

subissent (c’est-à-dire l’ajout de sel et d’autres

additifs), la teneur en chlore peut être encore plus

élevée. Cela a des conséquences sur le système

de combustion (corrosion) et sur les émissions

(HCl). Les matériaux de la chaudière doivent

être suffisamment résistants pour supporter le

contenu de cette biomasse et éviter la corrosion.

CENDRES : La teneur en cendres du tourteau

d’olive est en soi assez élevée. Le tourteau d’olive

peut être mélangé à des fractions de biomasse

dont les paramètres de qualité sont encore

plus mauvais ou qui sont contaminées par des

matériaux inertes exogènes (sable, terre, pierres), ce

qui augmente encore la teneur totale en cendres.

Si l’on considère également la composition des

cendres (par exemple, une concentration accrue

d’alcalis), il y a plusieurs implications pour le

fonctionnement de tout système de combustion :

fréquences de nettoyage accrues, scories, émissions

de particules plus élevées, etc. Lors de l’utilisation

du tourteau d’olive comme combustible, il

convient de prêter attention à ces paramètres.

En raison de cette qualité industrielle et de la

teneur relativement élevée en azote, chlore,

cendres, etc., des TECHNOLOGIES APPROPRIÉES

(filtres, injection d’urée,...) pour une combustion

optimale doivent être mises en place pour

éviter de dépasser les seuils d’émissions de

la législation (HCl, particules, NOx).



















Que fait-on avec les noyaux d'olives ?